Enfant du monde

Je suis une enfant du monde, de la mondialisation. Petite déjà, j'étais dans la même classe que Bektas ou Fadwa. J'ai appris le ramadan en même temps que le carème, et aux goûters d'anniversaire, on chantait "joyeux anniversaire" dans toutes les langues. L'école primaire a fait volé en éclat un de mes cliché, le jour où je me suis rendue compte qu'on pouvait être musulman, sans avoir d'origines maghrébines. J'ai usé mes baskets avec des marocaines, des turques et des tunisiennes aux cours d'EPS. Je lorgnait d'envie sur leurs mains tatouées au henné, je m'amusait à me voiler, m'imaginant partir dans le Sahara. Mais même à l'extérieur, du collège ou du lycée, sauf une exception, je ne les ai jamais vu voilée.

Au supermarché, j'entendais le français et l'arabe se mélanger, et ce n'était pas des sons si désagréables... Ma tante est chinoise, une autre est malgache, pour les anniversaires de mon enfance, je portais une tunique chinoise, et j'ai dans ma chambre 2 éventails qui viennent de là-bas. Un de mes oncles habite avec ses enfants en australie. Mes correspondant au collège puis au lycée étaient soit anglais, soit maliens. Je dansais devant les clips de Shakira, Beyoncé, puis Rihanna. Je dansais déjà toute petite sur "Salma ya' Salama" de Dalida.

J'adore les raviolis chinoises, le nougat chinois, les lychees, le thé à la menthe, le turron... Je sais parler anglais, espagnol et quelques mots de chinois. Mes protectrices, c'est la vierge Marie, Sainte Lucie mais aussi la Tara verte.

Je suis une enfant du monde, j'ai grandi dans plusieurs cultures à la fois. Alors, je ne peux pas être raciste, ce serai renier toutes les cultures qui m'ont bercées.