Aujourd'hui, je vais vous reparler de la clinique psychiatrique, pour briser surtout ce tabou.

"tu vas en vacances aux frais de la sécu?" -> La clinique, ce n'est pas des vacances, on y va, parce qu'on en a besoin et pour certains, qu'on a essayé de se suicider la veille. La clinique, c'est des longues files d'attentes, aux médicaments, au self... Pour s'occuper, il n'y a que les ateliers thérapeutiques et l'atelier occupationnel. Que fais-t'on le reste du temps? On se repose, on se remet en question, on pose sa vie à plat, on s'arme pour ressortir.

"tu vas chez les fous?" -> L'hôpital psychiatrique a encore des efforts à faire, car il mélange encore beaucoup trop souvent toutes les pathologies, des plus graves aux plus légères, les infirmières y sont peu nombreuses, débordées... La clinique, c'est différent. Généralement, chacune a sa spécialité. Ou j'étais, c'était pour la dépression, les troubles de l'humeur, les TCA et l'alcoolisme. Selon la clinique, l'accent sera mis sur un type de pathologie. En clinique, on voit moins de cas graves, les infirmières sont plus disponibles.

"tu fais de la peine à ta famille." -> Ma famille n'est pas dans mon corps, dans ma vie de tous les jours, elle ne connait que ce que je veux lui raconter sur ma vie. Prendre soin de moi, faire en sorte de ne plus vouloir finir au bout d'une corde, j'appelles pas ça leur faire de la peine.

"T'as rien foutu, nous on bosse pendant que t'es là-bas" -> Je le sais, mais je préfère prendre soin de moi, c'est pas en me rappelant mon absence à la fac que vous m'aiderez à aller bien.

La clinique, c'est un ensemble de patients "normaux" qui un jour, ont "dérapés" (suicide, alcoolisme, anorexie...). C'est un mélange de vies différentes, de classes sociales différentes... Bien sur, tout n'est pas rose, mais y être allé n'est pas un tabou. Je refuse que ce passage en clinique handicape le reste de ma vie.

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