Dans notre société, je l'ai souvent remarqué, on distingue les gens en deux catégories: les "winners" et les "loosers". C'est à cause de cet esprit de compétition avec lequel on nous bourre le crâne, qu'on fait plus ou moins consciemment cette distinction depuis l'enfance.

Rappelez-vous: les bons élèves contre les cancres, les sportifs contre les artistes, les populaires contre les impopulaire. C'est dès la maternelle qu'on commence à définir qui deviendra un "looser" ou non, et où commence à se créer une définition du looser et du winner.

Le winner: dynamique, il réussit tout ce qu'il entreprend. Il est souvent sportif, doté d'un certain sens des affaires, il est d'ailleurs souvent riche, il est sociable, populaire... Il est parfois dur avec ses collègues, mais pour arriver à ses fins. C'est le meneur de groupe, l'ambitieux...

Le looser: jugé moins dynamique, il échoue dans les chemins dit "normaux". On le décrit comme quelqu'un de peu ambitieux, sensible, associable, coincé. C'est le "mouton", il est systématiquement écrasé le premier par le winner, car il est jugé comme une "proie facile".

Cette catégorisation est implicitement utilisée dans les techniques de "management", où nos supérieurs hiérarchiques nous apprennent à avoir peur de devenir un looser, et nous incite à bosser de plus en plus.

Mais est-ce vraiment une honte d'être un looser? Et une joie d'être un winner?

Un winner réussit tout, il n'a donc plus ce suspense de savoir si il a réussit ou non un projet, vu qu'il réussit tout! Il peut tout avoir en claquant des doigts, pas la peine de beaucoup forcer... Qu'elle joie y-a t'il d'être un jeune cadre dynamique dans un appartement cossu avec une femme, deux enfant et un chien, à 25 ans? Qu'elle joie y-a t'il d'avoir réussi ses études comme la majorité des gens, au même âge que tout le monde?

Un looser ne réussit presque rien, ou du moins, il réussit tout, avec justesse... Mais il peut devenir meilleur! En prenant des chemins détournés pour mieux réussir, il fait de nouvelles expériences! Il n'a peut-être pas d'emploi stable à 25 ans, pas de femme, ni d'enfants, ni de voyage de noce aux Caraïbes, mais il fait de nouvelles expériences chaque année!

Pourquoi cet article en faveur des "loosers"? Déjà, parce que j'en fait parti, et puis parce que vous verrez sans doute moins de "loosers" égocentriques que de "winners" égocentriques, car se battre sans relâche pour gagner une meilleure place, même si on la sait inaccessible, ça amène tôt ou tard la modestie.

Alors, mesdames, messieurs, n'ayez plus honte d'être un "looser".

"Tu penses peut-être que je suis un "zéro", mais hé, tous ceux à qui tu veux ressembler, ont sans doute commencés comme moi. Tu as peut-être dit que je ressemblais à un monstre, mais donne-moi un peu de temps, je vais changer ton avis[...] Tu voudras dev'nir un looser comme moi"

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