Je vais vous parler de ce mépris qui peut tuer: celui de certains adultes envers les enfants et ados.

Certains adultes semblent avoir oublier leur jeunesse, leur enfance. Ils considèrent les enfants comme des "sous-humains" car ils ne sont pas encore capables de raisonner comme eux. Ils considèrent les ados comme faisant parti de l'age ingrat: rebelles pour un rien, qui font la gueule tout le temps, impolis...

Même si certains ados sont rebelles pour rien, impolis... Ce n'est pas le cas de tous. Et d'ailleurs, c'est en collant trop souvent cette étiquette que certains le deviennent: "ils sont incapables de me considérer autrement, alors je vais devenir rebelle, violent, impoli, comme ils l'attendent". L'adulte est alors rassuré sur ses stéréotypes. Mais à l'adolescence, ce mépris, ces stéréotypes peuvent tuer. Certains ados, à force de ne pas être écoutés, compris, se renferment et c'est là que ça devient dangereux. L'ado risque de développer une dépression ("à quoi bon vivre si personne ne me comprend?"), des comportements destructeurs (mutilations, drogue...)... L'adulte oublie que l'enfant et l'ado ne sont pas aussi forts, solides que lui, ce sont des adultes en devenir, leurs vies changent et ils ne savent pas encore comment bien y faire face. Ils sont désorientés... Mais ce n'est pas pour ça qu'ils sont moins importants que vous, adultes.

Il faut que les adultes prennent le temps de les écouter, de les comprendre, et ce n'est pas seulement le travail d'un psy, c'est un travail que chaque adulte peut faire. Il faut savoir parfois prendre du recul sur ses propres problèmes, pour voir la souffrance de son enfant ou de son ado. Il faut que les adultes prennent conscience du temps qui passe, et qu'à trop dire "oooh, t'étais toute mignone quand tu étais petite", ils risquent de créer un gouffre d'incompréhension entre eux et les ados ("je n'ai plus 5 ans, j'ai grandi! On croirait que je suis moins bien maintenant!"). Ne pas oublier que si l'enfant pose beaucoup de questions sur le monde, l'ado s'en pose beaucoup aussi, sur lui, le monde, l'amour... L'enfant et l'ado ont plus besoin d'être rassurés que d'être blâmés (le blâme ne doit servir qu'à poser les limites, et pas à culpabiliser l'enfant ou l'ado d'être ce qu'il est)..

Retour à l'accueil